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Pavillon de verre - Jardin botanique de Montréal

Montréal - Canada

Comme une ode à la nature, le projet se dessine en harmonie avec le site dans lequel il s’inscrit et qu’il prolonge. Entre terre et ciel, l’Homme y retrouve ses racines. Architecture, scénographie, paysage, éléments ne font qu’un et dessinent un parcours biophilique.

Enjeux du projet

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Pavillon de verre – Montréal

 

« Le pavillon de verre est le prolongement naturel et tridimensionnel du parcours des jardins existants. Cette promenade et à l’image d’un sentier à travers une forêt lumineuse, culminant sur un étang qui offre un miroir sur le ciel. »

« L’expérience du ciel aquatique suspendu est unique et toujours renouvelée par la variabilité du temps, de la température, de la lumière, du vent sur la neige, de la lumière sur la glace, etc. »

« Entre terre -ancrée- et eau -suspendue-, le visiteur y expérimente l’apesanteur, celle d’une mémoire de l’eau répondant aux tracés complexes du jardin d’eau, un plafond de lumière flotte au-dessus des visiteurs. La lumière semble traverser l’eau, parfois en puissants rayons, parfois elle est diffusée par l’eau et devient douce, d’une infinie variété de blancs et de lents mouvements aquatiques. Les deux se conjuguent à l’infini selon les variations du jardin supérieur, le temps qu’il fait, l’heure de la journée et l’activité de la salle. »

« Ce lieu apparait comme un microcosme : il transpose et concentre des caractéristiques du paysage québécois tout en offrant une surface propice à accueillir les éléments programmatiques du Pavillon de verre » 

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« L’humanité est réhaussée non parce que nous sommes situés très haut au-dessus des autres créatures vivantes, mais parce que les bien connaitre élève le concept même de la vie »

« A mesure, qu’une nouvelle phase synthétique émerge de l’enquête biologique, les humanités élargiront leur empan et leur aptitude. Symétriquement, avec chaque réorientation des humanités, la science ajoutera des dimensions à la biologie humaine »

Edward Osborne Wilson, biophilie

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Un parcours biophilique

 

Contexte urbain

Sur le site actuel, on retrouve cette même ligne forte entre l’univers végétalisé du jardin botanique et du parc Maisonneuve et le paysage minéral du Parc olympique récemment transforme.

Cette dichotomie entre deux façons distinctes de traiter le paysage est scindée par la rue Sherbooke et son volume de circulation. Cette condition nous amène à réfléchir sur l’idée de nature en ville et à proposer que cette nature, présente au nord de la rue Sheebrooke, se propage et réinvestisse la portion du Parc olympique afin de créer un ensemble cohérent, synergique. Il semble nécessaire que cette nature s’invite à nouveau par des processus et des interventions sensibles de façon à ce que la Grande Place s’installe naturellement et forme un lien continu entre chacune des institutions d’Espace pour la vie.

 

 

L’Homme et la nature au XXIème siècle

  1. Continuité biologique

Si, au néolithique, l’Homme s’est placé au-dessus de la Nature, inventant par là même les dieux qu’il plaça au-dessus de lui, tout tend à prouver qu’jourd’hui qu’il en a oublié son appartenance biologique à cette même Nature.

  1. L’agriculture urbaine

La croissance des besoins en alimentation de la population mondiale, majoritairement urbaine, associée aux impasses environnementales, vont conduire à une agriculture raisonnée et diversifiée en milieu urbain, ce qui va modifier en profondeur le rapport ente urbanité et ruralité.

  1. Notre compréhension des enjeux du projet

Devenir biophile, entrer en harmonie avec ce qui est vivant, quoi de plus « exotique » pour l’Homme à l’heure où il a accès en quelques secondes à tous les conflits et toutes les catastrophes naturelles et humaines de la planète ?

Le vivant, objet des recherches les plus avancées, est toujours ce continent très méconnu de nous, nous qui pourtant l’habitons 24h/24 et tout au long de notre vie, nous qui en faisons partie intégrante. Notre corps est Nature avec ces cycles, ses flux, ses besoins, ses productions, ses fractures, ses capacités de réparation, ses catastrophes naturelles, ses accidents de notre fait. Il est aussi le réceptacle de l’Humain, de celui que nous différencie des autres espèces vivantes, le génie, le sage, le voyou, parfois la victime de sa charge.

Il est enfin au « cœur » des enjeux sociaux dont il est tour à tour moteur, vecteur, un stimulateur et parfois encore la victime.

Quoi de plus stimulant que de réfléchir à des lieux dédiés à l’amour de tout ce qui est vivant pour des professionnels de la scénographie en charge de favoriser la rencontre en l’Homme, les savoirs sur l’Homme et ce qui l’entoure et qu’il façonne ?

Il s’agira là de favoriser la rencontre entre l’Homme et ce qui le relie au vivant. Mais n’est-ce pas au fond le lot de tous les musées, de toutes les expositions, de toutes les cités ? Les visiteurs n’y sont-ils pas attirés avant tout pour se cherche eux-mêmes, comme dans un livre ou dans un film ? Alors qu’est-ce qui va différencier ce lieu d’une autre cité scientifique et culturelle, d’une autre exposition mêlant également sciences, sciences humaines, art et toutes autres disciplines convoquées ? Immersive, interactive, transversale, participative, ludique ? Oui, elle sera tout cela, mais en quoi cela la différenciera-t-elle des autres ?

 

Volet A+C

Chacun des projets agit en tant que micro-organisme à l’intérieur d’un ensemble plus vaste de muséums. Ces interventions ponctuelles sont poreuses et diffuses si bien que les limites entre intérieur et extérieur, nature et artifice sont indiscernables. A l’image de l’enchevêtrement d’un système racinaire et de son sol, la géométrie des projets nait d’un dialogue sur l’enveloppe. Alors que l’insectarium est enveloppé, englobé d’une cuticule poreuse modulant le parcours muséal et son rapport à l’extérieur, le volume élégant du pavillon de verre est investi tridimensionnellement par ce qui devient l’extension du jardin et de son parcours.

Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un travail sur le même thème, celui d’un double système interdépendant flouant les limites traditionnelles entre dedans/dehors, nature/culture.

La métamorphose de l’insectarium et le pavillon de verre émergent d’une volonté globale, unificatrice, celle d’une nature sans limite. Chaque geste provient d’un même code génétique s’étant adapté de façon minutieuse, sensible et contextuelle à chacun des sites et des échelles d’intervention.

Par une démarche holistique, les limites traditionnelles entre architecture, paysage, scénographie, muséologie, et la lumière sont rompues, et le visiteur plonge dans un univers immersif, continu qui se rapproche du voyage exploratoire du naturaliste.

 

L’arbre symétrique

L’observation d’un arbre de manière abstraite, permet de l’apprécier dans son ensemble, c’est-à-dire, de la plus haute branche à la racine la plus éloignée. Sur l’axe vertical, son arborescence évolue de manière double, à partir du plan horizontal que constitue le sol. Comme l’explique le botaniste et le biologiste Francis Hallé, cette symétrie des arbres existe depuis des centaines de millions d’années si bien que ces racines souvent envisagées par analogie par les chercheurs comme des feuilles souterraines. En milieu naturel, ce plan liminal, ce miroir entre la portion visible et invisible d’un arbre se définit spontanément selon des conditions propres au site (la présence de nutriments dans le sol, l’ensoleillement).

Le système racinaire peut évoluer librement autant au-dessus, qu’en dessous du sol naturel de sorte que la partie basse du tronc, les racines et la terre forment une épaisseur constituée de plusieurs entités se possédant. Il s’agit d’un volume synergique dont les limites s’estompent. En revanche, le paysage urbanisé impose une limite franche, un diamètre précis à l’extérieur duquel l’environnement minéral prédomine. A la verticale, comme à l’horizontal, l’arbre en ville occupe un espace prescrit, planifié, souvent dessiné dans l’espace isotropique du monde virtuel. Malgré cette volonté humaine de planification, d’urbanisation, la nature a cette capacité de modifier, de reprendre son droit sur l’artificiel par la force qu’elle contient en déplaçant ou en fracturant la matière minérale par de racinaires, hydrauliques ou autres.

 

Muséologie

L’Homme contemporain, de plus en plus urbain, se coupe de la Nature et par là du vivant, c’est-à-dire de ses repères et de ses origines. Il ne soupçonne plus l’ouverture des bourgeons et ignore la chute des feuilles. Il n’a plus conscience de la diversité du vivant et de son immense potentiel. Pourtant, le vivant est en nous, il est autour de nous ; il interagit en permanence avec nous. L’enjeu n’est pas seulement la survie des espèces vivantes, mais notre survie et nitre qualité de vie. Il n’est pas non plus dans la seule connaissance des êtres vivants, c’est de notre connaissance qu’il s’agit.

 

Lumière

De nuit, les territoires font dialoguer différentes échelles et différents usages. La stratégie de mise en lumière accompagne et donne à voir la recomposition des espaces. Les sources lumineuses tissent un réseau à l’échelle du site, une carte du tendre qui annonce et accompagne les mutations du lieu. Elles apportent l’éclairage fonctionnel nécessaire aux différents espaces et programmes. Lumière fonctionnelle et lumière sensible ne font qu’un dans ce paysage pou aboutir à une sculpture sensorielle …

Au départ, ce qui n’est que pure fonction fait l’objet d’une orchestration dans le but de modeler un espace de sensation, une peau immatérielle qui respire et frissonne au rythme de la vie du lieu. Ainsi drapé, ce grand édifice devient une escale différente à chaque heure du jour et de la nuit.

Toutes les sources lumineuses participent au climat du lieu : la lumière est guide et anime le parcours de l’utilisateur quotidien.

Le rythme de pulsation lumineuse générée par la modulation des flux au cours d’une journée dialogue avec la variation du lieu au cours d’une année pour inventer une nouvelle façon d’emprunter les espaces.

Ne pas voir la source, ne pas révéler la technique mais bien au contraire l’impression de la lumière sur la matière.

Ce n’est pas une mise en lumière décorative d’un bâti mais une mise en lumière des flux, un parcours géopoétique.

Du flocon à l’évaporation, jouant de multiples réflexions, les états de l’eau dialoguent avec la mise en lumière. Des camaïeux colorés soulignent les éléments aquatiques et animent le lieu au rythme des saisons.

 

Expérience immersive – multimédia et numérique

L’immersion n’est pas seulement numérique, car ce serait alors une immersion réduite, qui ne toucherait pas tous les sens, et qui perdrait de son authenticité. Le numérique est associé aux éléments du réel, il se marie avec eux, sans frontière, pour construire un espace perceptible par les visiteurs au-delà de la 3D du réel, avec de fortes dimensions de surprise, d’enchantement, et de rêves.

 

Espaces

Le hall est en relation direct avec les 3 chênes matures à l’est.

La promenade est à l’image d’un sentier à travers une forêt lumineuse culminant sur un étage qui offre un miroir sur le ciel. Lors de l’ascension, le verre coloré filtre la lumière alors que les éléments verticaux ponctuent la surface selon un rythme rappelant une forêt.

La 5ème façade – la toiture accessible – présente une situation toute autre : celle d’un paysage plus intime ouvrant des perspectives sur la roseraie et le vaste ciel montréalais. Ce lieu apparait comme un microcosme : il transpose et concentre des caractéristiques du paysage québécois.

La salle multifonctionnelle est un réceptacle, une sorte de chambre claire recevant l’image changeante de la rencontre des différents éléments naturels. L’espace dispose de portes coulissantes s’ouvrant complètement sur la roseraie ainsi que la cour du Centre sur la Biodiversité.

La trame du toit permet un jeu de représentation de nature. Les dalles alternent textures minérales, végétales ou aquatiques, formant une topographie inspirée par la géographie québécoise, sculptée à travers les millénaires par les glaciers.

 

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    Générique

    Architectes mandataires : Saucier + Perrotte architectes

    Architectes scénographes : Studio Adeline Rispal

    Paysagiste : Michel Desvignes

    Plasticien : Yann Kersalé

    Design et ingénierie multimédia : InnoVision

    BET structure : Guy Nordenson and Associates

    Ingénieurs conseils : Pasquin St-Jean et associés

    BET CVC / Electricité : Pageau Morel et associés

    Consultants en construction et gestion : LCO Consultants