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Historial de la Grande Guerre

Péronne - France

« Dans les salles de Ciriani, la muséographie propose un véritable office, déroule une liturgie. Celle-ci est suffisamment intelligente pour correspondre exactement à ce que peut être aujourd’hui notre conscience de la guerre de 1914-1918. »

Bruno Fouquart, « Un musée autrement ? » in Connaissance des arts n°498 – septembre 1993

Enjeux du projet

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La conception muséographique et scénographique de l’Historial de la Grande Guerre a renouvelé le genre des musées d’histoire du XXe siècle au bénéfice des visiteurs. En interprétant dans l’espace les spécificités de ce conflit et de la démarche historiographique, elle a posé le premier jalon des recherches des architectes de l’agence Repérages (Adeline Rispal, Jean-Jacques Raynaud et Louis Tournoux) sur la puissance sémiotique de l’exposition et sa capacité à transmettre, de manière sensible, des clés de compréhension d’un objet complexe comme la Grande Guerre pour mieux résonner et ainsi ouvrir sur l’élaboration par les visiteurs.

L’Historial de la Grande Guerre porte un regard international sur l’histoire culturelle et sociale du conflit et ouvre à une meilleure compréhension de la guerre au XXe siècle.

L’organisation spatiale met en relation les différentes vérités du conflit : première guerre globale impliquant la totalité de la société, civile et militaire, les deux dans une complémentarité vitale. Les espaces ne sont donc pas cloisonnés, les collections de l’arrière et du front dialoguent, sans se mêler, car ces deux mondes vivaient des guerres à la fois différentes et intimement liées.

Les collections sont réparties dans l’espace selon leur niveau d’appartenance au conflit et selon un système comparatiste entre les collections allemande, anglaise et française. Celles du front – les reliques – sont déposées au centre des salles dans quatre fosses de marbre blanc (un pour chaque nationalité) faisant référence au monde des tranchées et à la mort. Celles de l’arrière – la société civile engagée pour la première fois dans cette guerre globale – sont exposées dans des vitrines à la périphérie des salles sur trois niveaux de présentation pour mieux comparer la dimension sociale et culturelle du conflit entre les belligérants. Entre les deux, les objets témoins : dessins, aquarelles, peintures, gravures, extraits de films d’archives… qui tentent de décrire l’indescriptible et jouent dans le musée le rôle de médiateurs comme les artistes et les journalistes le jouaient dans la société. Des extraits de littérature de guerre et de poésie ponctuent la signalétique didactique et renforcent également la médiation.

Au centre des salles d’exposition, l’horizontalité de la muséographie du front exprime une rupture dans l’histoire des guerres. On ne se paraît plus pour aller au combat en héros, entre militaires au service d’un prince, mais on se terrait comme des rats dans des tranchées au nom de la nation, tout comme ses ennemis à quelques mètres et l’on mourait ensemble par millions, impuissants sous les obus.

L’historial de la Grande Guerre, situé au cœur des champs de bataille de la Somme, se devait de rendre les collections des soldats à leur territoire.

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    Générique

    Programme scientifique : Centre de recherche de l'Historial : Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Gerd Krumeich, Jay Winter

    Architectes muséographes, mandataires : Adeline Rispal, Jean-Jacques Raynaud et Louis Tournoux

    Éclairage : Lichtdesign

    Économie de la construction : ATEC

    Signalétique d'exposition : Studio Mutterer&Associés

    Philosophe : Robert Levy

    Historien du vêtement et du costume : Jean-Marc Devocelle

    Conservateur général des musées de France, consultante : Christiane Naffah

    Photographe : Luc Boegly

    Photographe du bâtiment : Nicolas Bryant